lundi 20 décembre 2010

Souvenir d'une vielle Hyppie

Les Phukets éyant épuisé leurs vers, elles laissent place à leur mère:

Le temps nous égare
Le temps nous étreint
Le temps nous est gare
Le temps nous est train

Ces quelques verts de Prévert m’attendent à l’Express Bleu, brasserie parisienne de la gare de Lyon.
Dans le train, le blues du retour m’étreint à mon tour…. Au fil des paysages gris, à grande vitesse, un kaléidoscope d’images se télescope dans mon esprit.




Le 20 Décembre 2010:

Premier jour d’arrivée à Arambol - Goa.

Le soir, avec Danette et nos valises à roulettes, cahotant sur la petite route qui traverse le village, bordée de multiples échoppes, et de cafés aux noms évocateurs de Spy bar, Oriental loundge, Magic Park, German bakery, Shiva moon… odeurs épicées, l’air est musical, son transe - baba… Nous avançons pas à pas vers la plage où se dessinent au loin les cocotiers, le bruit des vagues nous enveloppe, tout semble si irréel !
Les corps avancent, croisent les vaches, les chiens, les vieux hippies aux cheveux longs et visages burinés par le soleil et la ganja, un fort parfum des années soixante, décennie où sur cette terre, j’ai pointé mon nez.
Nos esprits français sont encore enneigés, petit à petit, nos cœur glacés fondent laissant place aux gouttes moites d’humidité indienne.
Les goanais nous sourient et demandent : « Taxi ? Room ? Bike, Scooters ? j’ai envie de leur répondre, I want my daughter, where is my kelly ?
Après un coup de fil magique, tout à coup je la voie, si belle dans sa jupe indienne… elle coure vers nous, cling cling font ses clochettes de chevilles, ses pieds nus soulèvent la fine poussière de la rue. « Maman ! Maman ! Dano ! Dano ! Nous nous étreignons éberlués… et avons du mal à réaliser que nous sommes ensemble pour un merveilleux voyage commencé à Noël et qui se finira en 2011.

Kelly nous emmène, à 200 m de l’océan, dans un ensemble de charmantes huttes en paille, disposées autour d’une cour sableuse. Francis, un goanais chrétien nous accueille d’un sourire  dégoulinant de gentillesse et d’humilité. La Phuket Gogo est là, les cheveux en mode dread et graisseux, un paréo nonchalamment noué autour de la taille, les pépétes sont là aussi, katia, une Indienne au teint et à la chevelure dorée et Jaya, la pulpeuse brunette du Sud (avec l’accent et tout et tout !)… Mamphuket et Chandini
arrivent dans quelques jours…
Que la fête commence !
Et là… c’est le farniente absolu. Pendant une dizaine de jours, que dire ????? Le soleil, la mer, le shopping, les restos, paradis des végétariens ! On se déplace en troupeau de huit dont un seul boy le Dano qui je vous assure à bien tenu le coup ! Huit, deux mamans et une belle brochette de nanas aux pieds nus et au look improbable… nous ne passons inaperçus nulle part, quand on arrive, on l’entend, et quand on part, on le ressent ! Malgré nos hurlements, surtout pour le choix des menus et pour partager
les notes, on s’entend comme une vraie famille avec les particularités de chacun (on se passera de commentaire) et les goanais nous adorent ! (Ainsi que nos roupies). Nous sommes d’une discrétion légendaire.
Et la culture dans tout cela ? C’est Mamphuket de Villiers sur Marne (93) qui nous a époustouflé avec ses blagues « Château de Versailles du 12e siècle » la culture jusqu’à la manucure, jusqu’au bout des ongles ! Comment être plié en deux avec la culture, voilà ce que Mamphuket du 93 nous a fait découvrir pendant ce voyage ! A Goa c’est la culture de la Marie Jeanne qui prime. En dépit des pancartes no smoking et don’t ask for drugs dans tous les restos et bars, un shilom, ou un « pétard » nous été souvent
gentiment offert au petit-déj (et à toute heure d’ailleurs). Mais pour notre gentille famille, notre drogue, c’est le panir (Fromage indien) on l’a goûté à toutes les sauces : panir tikha massala, panir pasanda, palak panir et le must du must sur la plage de Gokarna, le panir tikha tandori ! Brochette de fromage, sauce tandoori, cuite devant nos yeux sur un petit brasero… c’est une drogue qui fait des ravages sur les cuisses et qui à long terme double le menton. Histoire de ne pas trop culpabiliser,  en France, on se dit que l’on fera une cure de désintox. Voilà deux bonnes idées de recyclage pour les Phukets : « Ouvrir un centre de déxintox au panir, et écrire un livre sur les blagues cultes-urelles de Mamphuket du 93. »
Il y aura au moins huit clients…


Shyam

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire