mardi 21 décembre 2010

Ballade en scoot toujours!

MamPhuket du 34 continue de nous faire rêver...
BALLADE EN SCOOTER AVEC LA BELLE MONDA EN AMAZONE
OU COMMENT RISQUER SA VIE A CHAQUE MINUTE EN GARDANT LE SOURIRE…


Ca y est, c’est parti ! Kelly, Gaurangi, Jaya, Dano et deux frenchs « bogosses » de passage ont loué des motos et décident de partir en road trip jusqu’au bout de la nuit, jusqu’au sud de l’état de Goa, Palolem.
Les motards nous proposent de les accompagner… trop aimable…Nous louons un scoot.
Le proprio de la bécane nous fait bien la leçon avant d’enjamber la machine : « Si vous vous faites arrêter par la police, dites que c’est un friend qui vous l’a prêté, ne dites pas que vous l’avez loué… »
Nous voici partis sur la route toute la sainte journée. Nous longeons de magnifiques plages, traversons de beaux villages luxuriants et croisons de magnifiques et incrédules sourires.
Je conduis et Monda est derrière, les cheveux au vent…
Les jeun’s nous attendent tous les 5-6 km, kelly est inquiète, on dirait deux mamies qui se sont enfuies de leur maison de retraite et rattrapée par leurs infirmiers. C’est fou comme nos enfants ont l’impression que l’on vient juste de naître…
Après une heure et demie de route, nous nous arrêtons à Anjuna, très connu pour son flea market, le plus grand marché artisanal sur le sable, dans une immense forêt de cocotiers, le plus coloré de l’Inde, le plus improbable, le plus créatif où se côtoient le hippy-chic au hippy-puce.
Sur une terrasse, au bord de la mer, nous festoyons, ravis de notre ballade, l’estomac dans les talons. Les rayons du soleil couchant illuminent nos visages, et les plats prennent une belle couleur irréelle, le panir devient doré, la douce chaleur de cette fin d’après-midi nous fait somnoler…
Il est temps de repartir, les jeun’s repartent vers le sud, Monda et moi traînons au flea market…la nuit tombe vite, je réalise qu’il va falloir retourner à Arambol. Aie ! Conduire en scoot, la nuit en Inde, jamais fait ! Heureusement, les phares marchent. Avant de quitter Anjuna et de s’enfoncer sur les routes sombres et désertes, j’aperçois une station-service !
J’ai le réflexe de regarder la jauge d’essence, la petite aiguille est pire que dans le rouge…
Avec soulagement, et avec l’aide de pompistes indiens éberlués, nous mettons une centaine de roupies de carburant.
Eh hop ! nous voici on the road again…
Manda : Shyam, ça va aller pour l’essence ?
Je regarde la jauge, sûre de moi, ne suis-je pas la prévoyance même ? L’aiguille rouge n’a pas bougé d’1 mm ! On se marre en réalisant qu’on ne saura jamais si le réservoir était vide ou pas… Incredible India !
Nous voici pétaradants, essayant, de rouler à gauche, (alors que mon cerveau français m’ordonne le contraire) d’éviter les chiens errants, les camions et autres vélocipèdes anarchiques… c’est notre jour de chance, les vaches ne sont pas de sortie ce soir…
Je suis au top comme pilote et ma copilote très concernée allume sa radio personnelle, elle est heureuse, sa voix s’élève dans la nuit, s’enroule dans les palmes des cocotiers, les blanches et les noires sautillent sur la plage, à double croche… pieds…Pas un grain de sable ne vient perturber cette chevauchée fantastique, juste une envie pressante qui se fait sentir minute après minute -aller au p’tit coin of course, ladies - mais surtout de revoir Francis, notre goanais préféré et les galaxy huts !
Nous nous trompons juste quelquefois de route, demandant à droite à gauche notre chemin « hé haribol ! please, Arambol please ???? »
A chaque street- breaker (dos d’âne – énorme les ânes en Inde, surtout leurs bosses) je lève mes fesses de la selle, déjà mal en point par l’aller de ce matin. J’ai l’impression que ma tête touche les étoiles à chaque extension des mollets. Je demande à ma copilote insistante de ne pas tenter l’expérience, bien sûr bénéfique pour son postérieur, mais je ne suis pas certaine de pouvoir gérer de telles acrobaties, nos fesses en l’air, en gardant les mains sur le volant, il nous faudrait plus d’entraînement…
Il commence à faire vraiment froid, j’aimerai bien que Monda change la fréquence de sa radio personnelle, mais le mantra résonne toujours dans la nuit sombre, accompagné de nos dents qui font des claquettes, se mélangeant au bruit du scoot, et à nos muettes prières, ça fait un drôle de bhajan. Je me dis que finalement cela peut toujours servir, si on se fait écraser par un camion… alors, j’entonne avec elle l’hymne salvateur... Au bout de deux heures, nous reconnaissons les petites routes qui longent la
plage. Voici les faubourgs d’Arambol…. Enfin !
À la fin de leur voyage initiatique, Thelma et Louise finissent dans un ravin, nous nous jetons dans notre hutte galaxienne, le coccyx en bouillie. Le lit spartiate nous semble aussi confortable qu’un dunlopilo…s’il y avait des ressorts, on pourrait même sauter dessus, créer un chapeau avec le tulle rose de la moustiquaire, et commencer une bataille de polochons, s’il y avait des polochons …
(Tout ça, après avoir dégusté un super festin au Fellini, le meilleur resto italien d’Arambol, vraie pizza, vraie sauce tomate, vrai mozza, vrai tiramisu pour de vrai affamé, affalées sur des coussins rembourrés, le bonheur pour nos papilles et pour nos fesses)

1 commentaire:

  1. Jaya pulposité épilosité13/4/11 23:14

    Le sourire aux lèvres, c'est sur que je vais rêver de l'Inde cette nuit ! Quel bonheur que te lire, pendants quelques minutes tu m'a embarqué, j'ai bien cligé des yeux , une fois, deux fois, trois fois.... Je me suis pincé la fesse gauche , puis la fesse droite. Et j'ai réalisé que mon esprit était partie sur une moto, derrière Dan qui cale, et notre moto qui nous fait tromper de chemins a plusieurs reprises, et moi pitié pitié je veux pas mourire aujourd'hui, mais en fait non je suis en France même si au même instant que je lisais ces lignes j'ai cru sentir le feu de bois et le rire des norvégiens nous appeler.

    RépondreSupprimer