mercredi 15 décembre 2010

Midnight express, "Deux nuits en enfer!"


 Les Phukets sont ravies d'accueillir les Pepettes, Katia et Jaya dans leur rehab in India

Kelly:


Jour 1, 11 decembre

Nous n'avons toujours pas les precieux billets et le train part dans une heure avec ou sans nous. Le guichetier nous annonce qu'il n'y a plus de places disponibles et nous propose la solution suivante: Prendre les billets de la derniere classe ( classe des pauvres, pas de couchettes mais de simples bancs en bois et une crasse digne des plus immondes taudits); attendre les controleurs et leur demander d'etre sur-classees en wagon sleepers ( le wagon est divise en 10 compartiments non separes, composes chacun de 8 couchettes).
Par faineantise et peur de s'imtroduire dans la cour des malheurs. A 9h20 nous grimpons directement dans le wagon sleeper sans se douter que ce choix allait etre determinant pour la suite du voyage.
Nous ne trouvons de disponibles que les couchage du haut laissant un espace de 70 cm de hauteur, impossible de s'assoir sans avoir le menton replie sur le buste. Nous sommes entourees d'une colonie d'indienne bryantes et excitees, ce qui a le don de nous agacer. En effet, les Phukets ont cru bon de faire une nuit blanche pour ne pas voir passer la premiere journee de train. Le train est un lieu ou tous les bruits possibles et imaginables resonnent constamment et empechent l'esprit d'atteindre la quietude.
Toutes les deux minutes, un wala (marchand ambulant) traverse les wagons proposant du chai, du cafe, des stylos, des chaussettes, des bracellets, des beignets.....Chacun a son propre cri a tonalite et rhytme specifiques pour apatter les clients potentiels.
Apres quelques heures de sommeil, a 17h00 nous rencontrons LE CONTROLEUR du Kerala express. Celui-ci parle anglais comme une vache indienne et nous promets en echange de 470 Rs supplementaires de nous trouver dans les 4 heures un couchage digne de ce nom. Il s'en va avec les poches pleines de nos 1600 Rs.

" HEY, YOU COME BACK,hein!PROMESS, ta mere!!!" Gogo, ancienne racaille du RER A

Nous esperons toutes le retour de notre sauveur.


"L'aventure, c'est cool! Ca mets du piquant dans le voyage, on aime ca etre des vraies indiana janes!" Jaya, Dora l'exploratrice chez les bisounours.

Nous aquiessons toutes les propos de notre comparse excitees par le denouement mysterieux.Quand le moment arrive ou le controleur ne revient pas, que l'aventure prends un tournant delicat, qu'on s'imagine passer la nuit a dormir debout ou dans les endroits les plus sales, on fait moins les malignes...On prie alors Krisna de nous venir en aide.

19h45: Le train s'endort, nous devons quitter nos sleepers.
Alors que Katia et Kelly vident les couchages, regroupent les sacs dans un autre wagon, Gogo et Jaya sont a la recherche du maudit bonhomme qui nous a fait miroiter une nuit tranquille.
Le suspens est pesant...Nous decidons de reciter une priere pour mettre les chances de notre cote.




21h03: En comprenant que nous nous etions fait arnaquer par le "fucking" controleur, nous entreprenons la traversee du Kerala express a la recherche d'un nid presque douillet.
Apres Cinq minutes de marche epuisante, nous decouvrons un endroit "convenable" pour passer la nuit. Nous formons deux groupes, chacune se glisse et se recroqueville dans les renfoncements des portes des platteformes separant les wagons. Nous sommes en charmante compagnie, les poubelles et les toilettes passeront la nuit a nos cotes.

Je n'arrive pas a croire ce qui nous arrive, Gogo est assise collee au lavabo et a la poubelle. Toutes les deux minutes, les indiens viennent cracher et jetter leurs dechets au dessus de sa tete, la nuit va etre difficile. 






23h40: Apres avoir change 10 fois de position, je me resouds a accepter que je ne dormirai pas. J'ai mal partout, il fait froid et ca pue, la nuit va etre longue. Nous sommes assoifees, les vendeurs d'eau dorment EUX, la lumiere ne s'eteint pas et nous aveugle constamment.
Je suis epuisee, mes blessures me lancent, alors je m'efforce a rever de la plage de cocotiers qui nous attend.










Jour 2, 12 decembre

6h20: Nous avons reussi a nous assoupir quelques heures. Gogo , aux aurores, part a la recherche de couchages et nous liberent de notre condition misereuse. Nous sommes normalement tranquilles pour la journee. Notre gorge est dessechee, l'attente du chai wala est insoutenable, nous prions a nouveaux pour garder ses sleepers pour la nuit. Impossible pour nos corps meurtris de revivre cette nuit infernale.


13h30: Un reveil etouffant, la chaleur s'intensifie d'heure en heure, on se rapproche du Sud.
Jaya est toute excitee, elle a appercu des cocotiers, le moral des troupes est au beau fixe, nous sommes enfin installees sur nos couchettes mais la chaleur nous surprends. On range les echarpes, les pulls, les chaussettes et les sacs de couchages pour vetir un T-Shirt large et un simple drap.
Vivement que l'on descende de ce maudit train. La toilette se resume en un brossage de dent. La bouche et les mains sont les seules parties de nos corps que nous pouvons nettoyer, les odeurs corporelles commencent a se faire sentir. Si les passagers disent vrai, nous arrivons demain apres-midi. Il faudra etre tres prudentes, les arrets ne sont pas annoces dans les trains indiens.




 16h00: Apres deux heures de lecons d'anglais a Jaya, je vais faire un petit tour pour etablir un bilan de sante des troupes. Gogo est assise au bord de la porte ouverte, me faisant penser aux scenes de films bollywood, Katia s'est endormie epuisee par la chaleur. Pour motiver mes soldats et en reconnaissance de leurs efforts, je leur offre un petit present. Je ne vous cache pas que je redoute le coucher du soleil qui sonnera peut etre la fin de notre confort et le retour dans les couloirs crasseux.




18h20:Les paysages qui defilent sous nos yeux sont spectaculaires. Assises sur le bord de la porte, nous chantons et rions tout en contemplant le soleil se coucher sur les forets de cocotier. Les huttes se dessinent a travers les risieres de riz, on appercoit la fumee s'echapper du toit des maisonnees indiquant la fin de la journee. Cette vision idyllique renforce notre enthousiasme et efface les cauchemards de la nuits precedente.



19h45: Repas identique aux trois precedents: riz rond, dhal et subjis qui procurent la sensation d'avoir une brique au fond de l'estomac. J'ai envie de dormir d'une traite et de me reveiller juste a temps pour sortir du train, je croise les doigts pour que l'on puisse conserver nos sleepers.
La dream team s'est habituee a son 'train-train'. Katia mange des chips, Jaya rit a pleines dents, Gogo continue a developper son amitier avec sa bande potes indiens.

Nouvelle info de Gogo "nous arrivons finalement demain a dix heure". La nouvelle ravie les filles, mais je reste pessimiste, 10eme info contradictoire sur notre date et heure d'arrivee... J'espere seulement passe la nuit dans ces foutus couchages et arriver sans trop de peines a Cochin.









Gogo: 



20h30: Le calme s'installe dans le train, chacun prend sagement possession des ses quartiers. Les seules blanches du wagon sont les personnes qui n'ont pas de place attitrees et que tout le monde regarde avec agacement. Quelle ironie du sort que de se sentir comme des parias , avoir eu pour lit le sol froid et pour dossier les portes en acier sales et poussieures. Heureusement cette fois, nous sommes installees chacunes sur une couchette depuis ce matin et personne ne semble reclammer nos places. Je m'octroi le plaisir de m'allonger et de lire quelques pages de mon livre avant de plonger dans les bras de morphee...
Tour semble s'arranger, nous arrivons demin a 10h00, une bonne nuit de sommeil en perspective. J'ai neanmoins cette etrange pressentiment que c'est trop beau pour etre vrai.

Jour 3, 13 decembre

00h00: J'entends des voix, de l'agitation autour de moi. Suis-je en train de rever. Les bruits s'intenssifient, je me reveil avec la lumiere aveuglante des neons qu'un inconnu vient d'allumer. Je suis moite de sueur, il fait attrocement chaud. Une famille entiere se tient devant moi et je comprends rapidement que ma courte nuit touche a sa fin. Je ne suis pas la seule a "tomber". Ma compagne de cellule Jaya, subit le meme sort. La tete profondement enfoncee dans le derriere, nous rassemblons nos effets personnel et laissons place aux detenteurs des billets. 
Kelly et Katia se reveillent et nous tentons de nous installer a 2 par banquettes, operation perilleuse. Nous avons sans le vouloir offert a qui voulait un veritable numero de cirque avec pirouettes en tout genre et suspentions acrobatiques. Je suis sur le point de m'endormir, lorsque des jeunes indiens arrivent pour nous voler les deux places qui nous restent. Le sort s'acharne, ce train infernal nous fait vivre une epreuve digne de pekin express version trash. Bran le bat de combat! Nous sonnes a present habituees a ranger nos affaires en quelques secondes, Kelly parvient meme a se confectionner un baluchon de fortune avec son sac de couchage.
La tete encore plus enfoncee dans mon deriere, j'accepte notre sort et commande un cafe pour entamer cette nuit etrange qui s'annonce longue et mouvementee...
01h00: Nous venons par miracle de croiser la premier controleur digne de ce nom qui s'exprimme dans un anglais correct. Il nous explique qu'il n'y a plus de places et lorsqu'il comprend que nous dormons commes des misereux depuis Delhi, sa tete affiche une expression de stupefaction melee a du degout. Un espoir se profile, il nous informe qu'il y aura peut etre des places dans le wagon suivant d'ici 30 minutes. Le hic s'est que durant la nuit les wagons sont separes par des portes scellees.
Nous attendons l'arret du train, Kelly et Katia s'elancent  sur le quai pour  allez verifier les dires du controleur. Lorsqu'elles reviennent pour nous affrimer qu'il y a effectivement des places libres, le train redemarre!!!
(souriez vous etes filmez!)
Et voila, nous devons attendre le prochain arret pour esperer poser nos fesses sur autre chose que de la crasse.

7h00: Je me reveil  avec les cris des vendeurs de chai. Nous avons finalement reussi a change de wagon et trouve des couchettes libres. Nous sommes de nouveau assises, sirotant un chai, le soleil brille, la nature luxuriante s'etend a perte de vue, nous sommes arrivees apres 3 jours de train dans le Kerala, litteralement le "pays des cocoties".
Les rires  fusent, nous sommes de bonne humeur, nous imaginons notre sejour a venir avec enthousiasme.
Avant de partir j'etais anxieuse de passer un temps aussi long dans le train. Finalement, nous  sommes arrivees a destination ans heurts mais avec un mal de dos et une odeur corporelle peu recomendable.
Le temps s'est ecoule assez rapidement, nous avons pris nos marques et habitudes tout en rencontrant des personnes formidables. Je pourrais presque terminer cette extraordinaire aventure avec un pincement au coeur.




9 commentaires:

  1. Aux cocottes au pays des cocotiers. Deux Phukets + deux Pépettes = ???? 4 oiseaux rares. la Grande Vadrouille, Voyage au bout de la nuit, Quel film ! On le vit avec vous, quoique bien confortablement installés sous notre duvet propet. Les récits ont l'étoffe d'un best seller. Le lecteur passe par toutes les émotions comme s'il vivait le voyage du Midnight Express et l'humour, toujours l'humour. Cette chère bonne humeur. Vive la vie sur tous les continents de notre planète bleue et surtout en India. Pour Nöel, j'avais pensé vous ramener un super déodorant bien frais à la Rose, et vous dire en rigolant "au cas, où votre odeur corporelle..." Top dans le mille ! C'est drôle, je viens de finir de regarder un reportage sur un voyage en train, dans le super luxueux et mythique Orient Express. Pas tout à fait le même registre. Mais je crois que votre voyage est complètement unique et intérieur et surtout qu'il ne s'achète pas et vous grandit. Il se mérite.
    Bon c'est pas tout... Il faut que je textoke à Shyamour pour lui dire quoique tu fasses, si tu es prise dans une tempête de neige, dans les feux de l'enfer, dans les pattes d'un calamar géant, sors de là toutes affaires cessantes et vas vite sur le blog des Phukets ....
    A très vite et much love to everyone. Take care.
    Mataahari

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  2. oh la la, c'est ouf, j'ai l'impression de revivre mes voyages laborieux de l'été 2009 !!! je vous montre mes videos au retour, j'ai vécu EXACTEMENT la même épopée !! j'imagine bien ce que vous avez ressenti, un mélange d'épuisement, dégout et surexcitation à l'idée d'arriver dans un ptit coin de paradis sur terre !! Le kerala, quelle chance !! une de mes régions préférée de l'inde !! je pense très fort à vous 4 (enchantée Jaya, moi c'est pépine, tous ces récits donnent bien envie de te rencontrer!! lol). Milles bisous les filles, profitez en bien, la nostalgie du retour, même an après fait toujours aussi mal au coeur !!

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  3. je suis pressee de te revoir ma cherie!!! je tembrasse fort.

    Kelly

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  4. Chères phukets et chères pépéttes... fini le train train quotidien, la valise bourrée de chocolats, et petits cadeaux en tous genres, direction paris en TGV (ha hah !!!!), j'vais demander un tchai au controleur,à 300 à l'heure, ça va l'faire ? et envol pour les cocotiers... NOël, Noël, roulade dans le sable chaud,love, love and peace, phukets, pépéttes mamournette et....... festin !we can't wait !

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  5. Nous sommes de plus en pus excitees a l'idee d vous retrouver, plus les jours passent plus nous devenons impatiente!
    mais en meme temps il est difficil de realiser que l'on se retrouvera a Goa... c'est tellement inatendu comme retrouvailles!!
    on adore...
    vous nous manquez terriblement!

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  6. Mamounette du neuf quatre18/12/10 21:52

    Salut les quatre filles dans le vent. Ca y est, j'ai acheté la valise. Première chose que j'ai mis : mon maillot de bain de sumo amateur, sans jupette (private joke).
    Que Garuda guide le voyage des mamounettes pour vous retrouver vite....
    Much love

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  7. oooh la jupette!!!! dommage! ca aurait ete grave kitsh..et en Inde tout est permi...

    Nous vous attendons avec impatiente! ramener vos gibole gelees... ici il fait choooooooooooo

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  8. Ashesha Bouvant4/1/11 10:25

    Pourquoi les indiens n'ont pas peur de l'enfer?
    Parce qu'ils se sont habitués à pire en voyageant dans les trains de la "Indian Railways".
    Chaque touriste a connu son expérience cauchemardesque en Inde à bord des vieux monstres d'acier qu'ils nomment "train", et par dessus le marché les indiens ont toujours ce petit sourire qui semble dire : "tu vas en baver petit touriste blanc".

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  9. Mais grave!!! C'est exactement ca!!!
    dailleur tous les Indiens etaient choques de nous voir dans de telles conditions... avec le systeme de caste ils comprennent pas pourquoi on se retrouve sur le sol!!!
    Meme reaction lorsqu'ils me voient pieds nus!!!

    L'Inde est un pays fantastique et unique!

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